La courbe de tes yeux - eluard
1 – Le mouvement circulaire :
a) structure circulaire du poème, reliant les 1er et dernier vers :
« courbe de tes yeux … mon cœur ][ mon sang … leur regard » (= construction en chiasme), enfermant le poème et le poète dans la courbe des yeux de la femme aimée.
b) Echos phonétiques sur « courbe » (consonnes = allitérations, voyelles = assonances) :
« tour, cœur, douceur, tout (X 2), toujours (X2), jour (X2), mousse, sourires, couvrant, sources, couleur, couvée, coule ».
c) Réseau lexical de la circularité (et allitération en « r ») : courbe, tour, rond, auréole, berceau, sourires, couvrant.
Et mouvement ondoyant de la danse qui berce le poème : « danse (v. 2), « vent (v. 7), « ailes (v. 8), « bateaux (v. 9), berceau (v. 3) ».
2 – Le blason des yeux (cf. poésie du XVIème siècle) = hymne au regard de la femme aimée, femme qui est principe de vie et de création.
a) Images du refuge et de la protection : « douceur » (v. 2), « berceau (v. 3), « ailes couvrant le monde » (v. 8), « couvée d’aurores » (v. 11).
b) La femme est principe de vie car son regard donne un sens au monde, et il est source de purification (« berceau nocturne et sûr », « feuilles de jour », « mousse de rosée », « couvée d’aurores qui gît toujours sur la paille des astres ».
c) Les yeux sont source d’inspiration pour le poète présent dans le poème (« je », « mon cœur, mon sang ». Le jeu des adjectifs possessifs de 1ère et 2nde personnes suggère cette relation de dépendance :
« tes yeux / mon cœur // mon sang / leur regard ». L’amour est ancré dans le regard, d’où un regard du poète différent sur le monde, regard plus serein (v. 1 à 5)
3 – La femme et le monde :
a) Les yeux de la femme sont le miroir du monde : cf. reflet des formes et des couleurs, v. 10 et v. 14.
b) Succession d’images qui se font écho : v. 6 et 7 = « feuilles de jour » / mousse de rosée »
c) Les extrêmes se rejoignent dans les yeux de l’aimée : v. 3, 6, 9, 11.
d) D’où, le