Titre : j’ai 25 ans (partie 2)
« Biiip, biiip, biiip… » C’est cet insupportable son strident et régulier qui empli la pièce dans laquelle je suis depuis ce matin, dos contre mur, jambe droite repliée et bras croisés sur le torse. Je fixe inconsciemment le corps endormit de cette femme sur laquelle j’ai tiré sans vraiment le vouloir, je sais que dis comme ça c’est complètement idiot mais heureusement pour elle et surtout pour moi, elle est hors de danger, les médecins ont déjà fait le principal en retirant la balle qui s’était logée dans son épaule droite, et maintenant, bah elle récupère dans ce lit d’hôpital… l’hôpital, je hais cet endroit, tout ce blanc partout, je hais cette couleur, les visages toujours crispés, les médecins toujours pressés et le pire, c’est cette odeur permanente de désinfectant qui me donne envie de vomir. Et voilà qu’aujourd’hui j’ai une nouvelle raison de haïr l’hôpital…
« Monsieur ? » fit une petite voix qui m’est inconnue. Je tourne mon regard et aperçoit une petite fille dans l’encadrement de la porte, sans doute celle de ma livreuse de pizza, elle ne doit pas dépasser les six ans. Et dire qu’à cause de moi sa mère à frôler la mort, putain mais quelle idée de prendre une arme ! Quel con je fais, c’est du jamais vu quoi ! Oui je suis le roi des imbé…
« Monsieur ?? » insista la gamine en tirant légèrement mon jean dans ces petites mains. Je m’accroupis à son niveau pour faciliter la discussion qui s’impose à moi, bah oui j’ai tiré sur sa mère, je lui dois des explications.
« Ma maman… elle… elle va… pas… mourir hein ? » me demande-t-elle la voix prise de soubresauts alors que j’aperçois un soupçon de larme dans le coin de son œil. Elle est tellement adorable avec sa petite bouille déformée par les pleurs. C’est tellement mignon de voir un enfant qui s’inquiète pour sa mère.
« Mais non ma puce, pleure pas, elle va très bien ta maman, les docteurs ont bien travaillé déjà et elle est hors de danger » je réponds en effaçant de mon