LA CIGUATERA
En Polynésie française, près de 1000 personnes sont, chaque année, intoxiquées par la ciguatera. Cette intoxication concerne environ 400 espèces de poissons, notamment les poissons du lagon carnivores, de grande taille. Les poissons du large sont, par contre, presque toujours sains.
L'origine de la ciguatera et des ciguatoxines
L'origine de la ciguatera provient d'un organisme microscopique, un dinoflagellé, appelé Gambierdiscus toxicus, qui vit sur les algues proliférant sur les substrats coralliens morts. Il s'y multiplie généralement en nombre limité, mais peut rapidement proliférer dans certaines conditions écologiques aux multiples facteurs. Les perturbations naturelles, comme les cyclones, la saison des pluies… ou les perturbations humaines, comme les travaux sous-marins, l'aménagement du littoral… sont autant de facteurs qui amplifient ce phénomène.
Les ciguatoxines se concentrent dans les tissus des poissons herbivores qui broutent les algues puis dans ceux de poissons carnivores qui ingèrent les poissons herbivores. L'homme, dernier maillon de la chaîne, tombe malade dès qu'il ingurgite une certaine dose de toxines, au-delà de son seuil de tolérance.
Chercheurs et biologistes sont parvenus à isoler la vingtaine de toxines de la ciguatera. Les structures moléculaires de 8 d'entre elles ont été déterminées. Ce sont des neurotoxines très puissantes, qui provoquent des perturbations des fonctions neurophysiologiques, même à de très faibles doses. Les résultats de la recherche ont abouti à une meilleure connaissance des toxines notamment sur le plan chimique et pharmacologique. Ces propriétés ont permis la mise au point de techniques de dosage des ciguatoxines dans quelques grammes de poissons. D'autres méthodes utilisant des anticorps sont en cours de développement. A l'aide de ces différents outils, un essai de surveillance de parcs à poissons se met en place dans deux îles pilotes pour mettre à l'épreuve du terrain ces techniques de