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Ecole et Citoyenneté, Yves Deloye.
Pour Y. Déloye, la cohabitation entre les valeurs civiques transmises par la République et les valeurs transmises par le catholicisme est extrêmement compliqué puisque, selon les valeurs de la République, il doit exister une séparation entre l'Etat et l'Eglise et cette dernière, confortée par une longue pratique, estime qu'elle seule peut procurer à la société les valeurs et les normes pour la faire prospérer et la réguler. Cependant, selon les intellectuels républicains de l’époque, l’Eglise ne permet pas de former des citoyens puisqu’elle est liée à des passions et à des préjugés caractéristiques de la pratique religieuse, or, un citoyen se doit de former un jugement fondé sur la raison et sur une morale laïque. Cette dernière définit de nouveaux éléments collectifs à tous les habitants d’un Etat comme la patrie, la souveraineté nationale … Elle créé dans l’esprit des individus le sentiment d’appartenance à une nation grâce à une histoire commune, une culture commune. Ainsi, les élites politiques suppriment les divisions entre individus dues à des divergences de religions et de croyances et crée une identité politique commune et nationale. Le vote, crée par ces élites, est ainsi un exemple de l’égalité et de l’identité commune entre tous les habitants d’un Etat.
Y. Déloye pose la question de savoir si cette morale laïque est une religion civile à la française. Ce propos doit toutefois être atténué selon lui. Ce concept montre cependant la relation possible entre le politique et les religions et qui existe par exemple aux Etats-Unis. L’utilité sociale propre aux religions peut garantir l’ordre politique et social dans un Etat si l’Eglise est directement liée à l’Etat en question. En France, au contraire, une forte différenciation va se créer entre la religion et le politique. En effet, l’Eglise, dans les débuts de la République, ne va jamais cesser de revendiquer son rôle de « rassembleur » entre tous