Incivisme
Ce sont les violences à l'école et le manque de politesse qui inquiètent le plus.
L'incivisme est-il partout ? Sur la route, dans le métro, à l'école ou entre voisins… Les Français se plaignent, dans leur vie quotidienne, d'une forte détérioration de leur relation aux autres.
Selon un sondage Ipsos (*), réalisé pour la Revue civique, 65 % des Français estiment ainsi que l'incivisme a eu tendance à progresser ces dix dernières années. Il s'agit d'une dégradation «forte» pour 47 % des personnes interrogées. Ce sentiment est largement partagé par les générations, même si les personnes âgées se montrent les plus sombres (75 % des plus de 60 ans ont vu les incivilités monter), alors que les jeunes sont plus optimistes.
«Quand on leur parle de civisme, les Français ne pensent pas à la politique ou au droit de vote, mais à un manque de considération et de politesse dans les rapports sociaux ordinaires, remarque Pascal Perrineau, directeur du Centre d'études de la vie politique française (Cevipof). Ce qui les inquiète, ce sont les violences à l'école, c'est le fait de ne plus tenir les portes dans le métro ou de ne plus laisser sa place aux personnes âgées.»
Ainsi, pour 69 % des Français, le civisme signifie avant tout «respecter les autres» («ses voisins, toute personne quels que soient son sexe, son âge, son origine»). Dans l'ordre, ils citent ensuite le respect des règles de la vie collective, comme le Code de la route, puis des emblèmes et des valeurs de la République. Seuls 7 % des personnes interrogées évoquent l'engagement dans une cause d'intérêt général et 6 % la participation à la vie publique. «Il est étonnant de voir à quel point l'engagement collectif est aujourd'hui relégué à l'arrière-plan , relève Brice Teinturier, directeur général délégué de l'Ipsos. Pour lutter contre la violence et l'incivisme, les Français pensent, un peu naïvement, qu'il faut favoriser les liens entre individus pour