Incipits de paludes de gide et de l’assommoir de zola
Paludes se démarque grandement par son originalité autant dans la forme que le fond ainsi que par le modernisme qui en émane. En l’écrivant, Gide crée un nouveau genre qui renie en quelque sorte les courants littéraires existant à cette époque là, dont le naturalisme duquel est imprégnée l’œuvre L’assommoir d’Émile Zola. Les incipits de ces deux ouvrages, « Paludes » et « L’Assommoir », se distinguent l’un de l’autre notamment par leurs procédés narratifs et leur représentation du réel.
Les procédés narratifs sont de toute évidence différents d’un texte à l’autre, d’abord de par l’énonciation et la nature du texte, ensuite par les temps principaux que l’on retrouve dans le texte.
Nous remarquons dans l’incipit de Paludes l’utilisation du pronom personnel « je » qui sous-entend que l’écrivain fait partie intégrante du texte. Les temps utilisés dans celui-ci sont le passé simple qui a pour but de signifier la succession des actions ainsi que le présent qui exprime l’action en cours. Ainsi, ce texte peut être qualifié de discours car il est directement lié à l’énonciateur et situe le lecteur dans l’espace, le temps, le moment même des faits décrits dans l’énoncé. L’incipit de L’assommoir lui relève du récit. L’utilisation de l’imparfait qui est le temps par excellence du texte descriptif, nous permet de nous plonger au cœur de l’instant où la scène se déroule.
La représentation du réel est aussi différente dans les deux ouvertures de roman. Dans Paludes, le réel est exprimé en temps réel avec l’emploi du temps présent. En usant du dialogue entre Hubert et le narrateur, l’auteur nous place au cœur de l’action. Les échanges de répliques très courtes et vives entre les personnages (l’écrivain et Hubert) rappellent quelque peu le théâtre qui est essentiellement la représentation en miniature du monde réel. Dans L’assommoir, la représentation du réel s’exprime par l’essence même du