Immigration italienne
Comme les hirondelles, les saisonniers italiens reviennent généralement au printemps. A leur arrivée sur le quai de la gare de Brigue, ils sont soumis à un contrôle sanitaire.
Leurs conditions de vie dans les années 1960 sont particulièrement difficiles. Ils ne peuvent séjourner que neuf mois en Suisse, avec obligation de retourner dans leur pays les trois mois restants. Ils vivent souvent dans des baraquements précaires, car il leur est interdit de contracter un bail à loyer. Leur statut leur interdit également le regroupement familial; ils se trouvent ainsi séparés par la loi de leur épouse et enfants.
Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, la Suisse a connu un essor économique important qui a engendré un besoin accru de main d’œuvre. Incapable de répondre à cette demande à l'intérieur de ses frontières, la Suisse a dû faire massivement appel à la main d’œuvre étrangère, en provenance d’Italie dans un premier temps.
En 1948, la Suisse conclut un accord avec le gouvernement italien sur la venue des travailleurs transalpins en Suisse. Accord ouvrant une période d’immigration de masse, puisque la proportion des étrangers est passée de 10% en 1960 à 17, 2% en 1970, dont la moitié constituée d'Italiens. Cet accord institua une politique d’immigration bâtie essentiellement sur un modèle de rotations qui avait pour but d'empêcher toute intégration durable des travailleurs en Suisse, les étrangers étant perçus uniquement comme des instruments de régulation conjoncturelle du marché du travail
Parmi les différents permis de travail octroyés, le statut de saisonnier avait précisément pour but d'éviter l'établissement des travailleurs en Suisse. Après neuf mois de résidence sur sol helvétique, les saisonniers étaient contraints de rentrer chez eux les trois mois restants. Un délai de plus de dix ans était requis pour obtenir un permis d'établissement. De plus, ils ne bénéficiaient pratiquement d’aucune assurance sociale et supportaient de