Histoire de l'horlogerie
Dès 1541, le réformateur Jean Calvin bannit à Genève les signes de richesse, obligeant les orfèvres et autres joailliers, qui jouissent d'une grande réputation à l'étranger, à se tourner vers l’horlogerie. Le règlement des orfèvres de 1566 interdit la fabrication des croix, calices et autres objets utilisés dans le culte catholique, obligeant les artisans à se tourner vers « la boîte de montre » : les montres sont incrustées dans des boîtes, véritables bijoux à l'intérieur, que l'on cache dans ses vêtements. Jean Petitot (1607-1691) et Jean-Étienne Liotard (1702-1789) deviendront ainsi plus tard de remarquables ambassadeurs du savoir-faire genevois quant aux miniatures sur émail qui ornent boîtes à musique, miroirs et montres.
Le premier horloger français, Thomas Bayard, natif de Vézelize en Lorraine, est qualifié par le registre des habitants le 6 novembre 1554 d'orfèvre et d'« orologeur ». Il est suivi, au cours des années suivantes, des horlogers d'Autun, de Dijon, d'Avignon, en tout plus d'une quinzaine1. L'arrivée en 1587 de Charles Cusin, venu d'Autun, précède la naissance d'une corporation en 1601 sous le nom de « Maîtrise des horlogers de Genève », sur le modèle de la jurande des orfèvres de 15662.