Grève dissert
Léa, la première fois que je l’ai vue, je l’ai aimé. Je ne pouvais m’empêcher de la chercher du regard, elle ne savait pas qui j’étais mais je m’en foutais. Mon cœur s’envolait en même temps que ses cheveux, à chaque battement de ses cils, de son sourire si immense. Mais elle ne me connaissait pas.
Chaque matin, c’est le même rituel : levé, douche, courir pour avoir le métro, arrivée à « trecker and Co », direction le distributeur pour un mars. Un mars. Encore. Rattraper par la réalité ou plutôt par Nadine l’assistante qui m’appelle.
Je suis assistant dans un bureau d’avocats, j’ai tenté de faire le droit mais ce n’était pas pour moi mais elle l‘a fait. Peut-être ai-je choisi ce boulot pour elle. Elle me hante jours et nuits, insomniaque voilà ce que disent les médecins mais NOUS, nous savons que c’est elle qui m’a emprisonné et a jeté la clé. Parfois je la hais tout autant que je l’aime car elle m’a détruit, condamné à une mort avec cris étouffés chaque jours, chaque heures, chaque minutes.
Parfois je LE croise, on se sourit poliment mais cette tristesse au fond de nos yeux nous trahis. Lui il réessaie, moi je n’en ai pas la force. Elle me manques, le silence surtout me montre son absence. Je nous revois, deux gosses égarés qui ont trouvés dans l’autre un réconfort, ce réconfort s’est mu en amitié et en amour. C’est elle qui m’a remarqué le premier. Plus tard elle m’a avoué que dès qu’elle m’a vu dans ce hall habillé en motard, elle a su qu’on allait s’embrasser mais bon sans plus. Elle avait presque raison.
La tristesse et la colère m’envahissent dès que je le vois. Il la voyait plus que moi, il aurait dû le voir, cependant