Le réalisateur explique son choix d'une mise en scène jouant surtout avec les silences : "Je ne pense pas que la parole soit superflue, précise le réalisateur, mais souvent elle ment, alors que les regards et les silences ne mentent jamais. Quelque part, les mots appauvrissent. Les silence c'est la mis à nu, c'est le miroir, la face cachée, la lumière... Le silence peut aller jusqu'au malaise, tout en pouvant aussi aller jusqu'à une grand fusion. Et quand il y a fusion, la dialogue devient superflu. J'ai toujours été attiré par les temps "morts", où l'on croit que rien ne se passe alors que c'est le contraire » Denis Podalydesi joue le rôle du Policier, approuve cette forme de mise en scène : "En découvrant mon rôle, quasiment muet, je me suis dit que, pour la mémoire, çà serait tranquille. Quelques répliques ont été encore retranchées. Ça ne m'a pas frustré pour autant : j'ai toujours rêver de tourner avec un Bresson, de jouer un personnage qui ne ferait qu'agir, en ne disant rien. .. Un battement de cil peut prendre une très grand importance dans un plan. Je me fiais au regard d'Yves, à celui de mes partenaires. Dans un tel film, un simple regard, un geste ou un changement de position on valeur de réplique."
Le film se déroule pendant la Première Guerre mondiale, non loin de la frontière franco-allemande. Pourtant le réalisateur a choisi de ne pas montrer le front. : "La présence de la guerre n'est montrée qu'à travers le son de la canonnade, les masques à gaz des enfants à l'école et la présence constante des soldats revenant du front ou y partant, mais l'histoire n'a de résonance que dans ce contexte."