Nous sommes le 9 mars 1860. Une terrible tempête déferle sur le Pacifique, et un schooner – qu'en France on appellerait une goélette – fuit dans la rafale. À bord du Sloughi se trouve un étrange équipage, constitué seulement d’enfants ; les plus âgés ont à peine quatorze ans. Quatre d'entre eux, guidés par le jeune Briant et le mousse Moko, pèsent sur la barre et tentent de diriger le navire. Une île apparaît à l'horizon, protégée par une barre de récifs : le yacht va-t-il être drossé sur les rochers ? Miraculeusement, le Sloughi est porté par dessus les roches acérées, puis une autre vague le soulève et le dépose sur la plage. Le schooner et ses jeunes passagers sont saufs, pour un temps. Comment le navire et son insolite équipage en sont-ils arrivés là ?Les garçons sont, à l’exception de Moko, élèves de la sélect pension Chairman à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Ils sont presque tous sujets britanniques, à l'exception de Briant et de son frère Jacques, qui sont français, et de Gordon, jeune citoyen américain, accompagné de son chien Phann. Ils devaient profiter de quelques jours de vacances et d'une plaisante excursion en mer sur le Sloughi et passaient une dernière nuit à quai avant le départ quand l'amarre qui arrimait le navire au quai s’est détachée, ou l’a été. Malveillance ou négligence ? Mystère. Toujours est-il que le courant a emporté le navire dans la nuit, avec ses petits passagers endormis à bord. Quand ils se sont réveillés, ils dérivaient au large. Évidemment, au jour levé, nombre de navires sont envoyés à la recherche