Fiche de lecture - l'insécurité sociale (r. castel)
Dans son ouvrage l’insécurité sociale, Qu’est ce qu’être protégé, Robert Castel, sociologue et directeur à l’EHESS, dont l’un des domaines de recherche est la transformation des politiques sociales du travail et de l’emploi, traite du problème de l’insécurité sociale. Il met en exergue le fait que la sécurité est une préoccupation majeure des individus d’une société où il existe un décalage entre le sentiment de sécurité, qui est important et les dangers réels plus mitigés.
Dans les deux premiers chapitres, l’auteur définit deux aspects de la sécurité : la sécurité civile garante des libertés et de la sécurité des biens et personnes, et la sécurité civiles qui, quant à elle, lutte contre la dégradation de la situation des individus ainsi que contre les aléas de l’existence. Il en fait une approche en termes d’évolution que connaissent ces types de sécurité dans deux modèles d’organisation de l’Etat. L’Etat de droit se doit d’être garant des biens et des droits des individus. Dans ce type d’organisation l’essentiel est de protéger les propriétés des individus car, à ce moment là, être propriétaire signifie pouvoir faire face aux aléas de l’existence. Ainsi, comme le souligne John Locke, l’indépendance de l’homme moderne résultant sur la propriété de ses biens, garantie aux individus des ressources permettant l’existence de ceux-ci. Hobbes pose la problématique de la compatibilité entre L’Etat de droit et la sécurité civile. L’Etat protecteur se pose en garant des individus non propriétaires, d’où la naissance d’un besoin d’assistance. R. Castel qualifie ce manquement « d’ombre de l’Etat de droit ». Ainsi née la société salariale dans laquelle la majorité des citoyens a accès à la « citoyenneté sociale » à partir du statut de travailleur. Ici, la propriété sociale permet de posséder un équivalent social de la propriété. De ce fait la différence entre propriétaires et non propriétaires est surmontée par cette propriété sociale où l’Etat joue un rôle