Femme
D'un apport appréciable se feront les femmes à des moments forts de la longue lutte en faveur de cette désoccupation. Dès la création de l'Union patriotique (juillet 1915) et au fil de l'implantation de ses 41 filiales de province, en effet, nombreuses les retrouvera-t-on déjà, dans les maisons, les marchés et les lieux publics, occupées à la collecte de fonds indispensables aussi bien au soutien d'une campagne intérieure assidue contre l'occupant que pour l'envoi de délégués chargés de faire valoir, aux Etats-Unis mêmes, auprès d'instances influentes, les doléances haïtiennes. Quand, suite à une décision de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté d'ouvrir sur place une enquête sur le maintien d'une occupation de plus en plus décriée, arrivèrent, en 1926, à Port-au-Prince les délégués Paul Douglas, Emily Green Balch et Grace Watson, ce furent par les représentantes de cette Ligue en Haïti, Mmes Eugénie Malebranche-Sylvain et Pierre Hudicourt, qu'ils furent reçus et guidés. Enfin, nous devons à une initiative également féminine, en l'occurence celle de Mmes Perceval Thoby, Thérèse Vieux-Clesca, Justinien Ricot, l'organisation, en 1930, de cette grande manifestation pacifique qui défilera dans les rues de la capitale à seule fin de notifier à la Commission Forbes cette volonté unanimement partagée de voir l'occupant débarrasser le sol d'une présence indésirable(1).
Si éloquents que puissent paraître ces faits cependant, ce n'est pas moins dans ce bouillonnement multiforme de la désoccupation, qu'avec la fondation notamment d'une association pour l'émancipation de la