Faut il chercher à maitriser ses désirs
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Le problème ici présent remet en question ce qui se présenterait comme un devoir. Si nous disons qu’ « il faut » maîtriser ses désirs, en effet, nous énonçons un impératif qui s’imposerait comme obligation morale. Or, le but de toute morale est de rechercher à travers la pratique un état de bonheur. Chercher à maîtriser ses désirs serait donc la voie vers le bonheur. Cependant, c’est bel et bien une recherche qui serait louée par cet impératif. La maîtrise des désirs ne serait alors pas quelque chose qui serait acquis d’avance. Elle nécessiterait un travail, un entraînement, un exercice. Cette médiation exigerait en effet un changement en nous, ou du moins une formation, qui nous permette de devenir « maîtres » de ce mouvement qu’est le désir. Or, si cela est le fruit d’un travail d’émancipation, nous devons en conclure que nous sommes au départ, esclaves de nos désirs, soumis à leur pouvoir, sous leur emprise. L’homme serait donc celui qui, soumis à ses désirs, peut parvenir à s’en émanciper, pour accéder au bonheur. Pourtant, sommes-nous autre chose que nos désirs ? Il pourrait en effet sembler bien étrange de distinguer le désir et l’homme qui désire dans la mesure où celui qui désire s’identifie avec son désir même. Maîtriser ses désirs, est-ce autre chose que se maîtriser…soi-même ? D’où la nécessité de repenser l’essence de l’homme et son statut d’ « être désirant ».
C'est précisément ce que disent les penseurs stoïciens. Mais qu'est-ce qui dépend de moi ? Qu'est-ce qui est en mon pouvoir ? Ce qui dépend de moi. Mon pouvoir d'accomplir des actes est très limité, par les lois de la nature ou les lois juridiques. Quant à mon pouvoir de faire réussir mes actions, il est quasiment nul, puisque cela dépend du concours du reste du monde, ou encore de la chance. En y réfléchissant bien, je ne suis pas absolument certain d'être encore vivant demain ou tout à l'heure. Tant de choses peuvent arriver... En revanche, il est une chose qui ne dépend que de moi, sur