Eugénie grandet, honoré de balzac
Dans l’ « Avare », Molière avait traité le thème de l’avarice sous un angle comique. Dans Eugénie Grandet, 1833, Balzac renouvelé le thème en proposant avec le père Grandet le portrait d’un avare aussi monstrueux qu’Aragon mais sans rien de ridicule. Dans l’extrait que nous allons étudier celui-ci se fâche contre sa fille qui refuse de lui révéler ce qu’elle a fait d’une somme qu’elle possédait. Comment le conflit entre le père et sa fille éclaire-t-il leurs deux caractères ? C’est ce que nous dirons en étudiant tour à tour chacun des personnages.
I) Un père dénaturé
a. L’obsession de la richesse
- Abondance du champ lexical de la richesse dès l. 1, 35-37
L’« or » x4 => obsessionnel
2 mots à doubles sens : affaires (l. 18), cher (l. 17)
- Accorde importance disproportionnée à des choses secondaires
b. L’abus d’autorité
- Profite de son autorité paternelle pour récupérer l’argent de sa fille
- Chantage affectif (l. 7-9, 16, 39, 46) => logique du tout ou rien : si elle ne lui obéit pas, c’est qu’elle le renie !
Hyperbole « délirante » (l. 40)
- (l. 41, 55) : abuse de son statut de propriétaire (comme si elle pouvait aller ailleurs !) essayes de confondre les 2 sens d’ « enfant » (descendant/mineur)
- Pas de prière mais d’entrer un ordre (l. 1) exprimé au futur proche (aller + inf.) comme s’il allait naturellement être exécuté
- Réplique une punition disproportionnée, illustrée par un geste qui traduit son absence de cœur
- Séquestration : mesure scandaleuse, voir illégale
- (l. 56) : il évoque l’appui de la religion
c. La montée de la colère
- FG procède en 2 temps d’abord inquisition pour obtenir l’aveu de ce qu’il sait ; ensuite : colère et malédiction
D’abord des questions (l. 9, 21, 22), puis net domination des exclamations (l. 32, 34, 35, 45, 48) et des questions rhétoriques (l. 35, 50, 53-54, 39)
- Jurons (l. 46-48), insultes (l. 45, 51, 47)
- Geste furieux (l. 44)
Grandet n’est sans