Etude de "la fille sans qualités" de juli zeh p. 400-411
Introduction :
Dans son roman, Juli Zeh met en scène une jeune fille marginale, Ada, qui à 14 ans, est revenue de tout. Elle ne croit plus en rien. Se tenant à l'écart des autres élèves, elle est remarquée par ses professeurs pour son extrême intelligence. Dans un lycée de la dernière chance, au début des années 2000, elle va faire la connaissance d'Alev, autoproclamé arrière-petit-fils de Nietzsche, pour qui la vie n'est qu'un jeu : tous les deux, ils vont exercer un chantage sexuel sur leur professeur d'allemand, émigré polonais, Smutek.
Sous la pression, il rencontre Ada tous les vendredis dans le gymnase où les ébats forcés sont pris en photo par Alev ... Un jeu va se mettre en place, commandé par Alev et Ada et dont la victime est Smutek. Mais en quoi consiste ce jeu et quel en est le but ? Alev et Ada ont un « instinct de jeu », expression qui se réfère au titre allemand Spieltrieb. Et face à eux, se trouve un homme Smutek qui on va le voir peut être qualifié d’homme sans qualités, en référence au roman de Robert Musil et par la même à celui de Juli Zeh avec son titre La Fille Sans Qualités.
I – L’instinct de jeu
La fille sans qualités n'est pas le titre allemand du roman de Juli Zeh, mais un clin d'œil des traducteurs à une référence qui revient plusieurs fois au cours de l'œuvre. Le titre original: Spieltrieb (L'instinct de jeu), qui fait signe vers d'autres références, ne nous permettant jamais de décider si c'est objectivement ou subjectivement que le monde est un jeu, si le jeu est la loi d'un monde à comprendre, de quoi relancer le vieil idéal de contrôle et maîtrise de la nature, ou bien la projection délirante de quelques jeunes gens en mal de repères sur un monde dans lequel ils ne parviennent à se retrouver.
L'histoire se déroule à Bonn entre 2002 et 2004, au lycée privé et très huppé Ernst-Bloch. Ada n'a rien d'une adolescente " normale " : d'une lucidité redoutable, elle hait