Etre juste esy-ce traiter tout le monde de la même manière
1° d’abord parce que désormais nous considérons que l’égalité devant la loi en droits et en devoirs est indiscutable. On ne peut plus adhérer à la critique que faisait PLATON de la démocratie jugeant que dans le peuple certains n’étaient pas aptes à exercer la liberté politique.
2° : Reconnaissant désormais à chaque homme une dignité absolue, il nous est impossible de mettre un homme au-dessus des autres hommes. Chacun exige la même considération donc le même traitement.
3° : La démocratie moderne a la passion de l’égalité comme le souligne TOCQUEVILLE, et c’est à partir de cette notion qu’elle pense tout. Ceci dit, traiter tout le monde de la même manière peut se révéler injuste ou porteur d’inégalités. Tout dépend d’abord de la manière dont on traite tout le monde et peut être comme le souligne ARISTOTE du domaine dans lequel on est. Selon lui dans le domaine politique et dans les échanges économiques, ce qu’il appelle la justice directive: ce qui est juste c’est l’égalité arithmétique : un citoyen = un citoyen ou un acheteur = un acheteur, il faut que l’équilibre soit rétabli par la peine égale au dommage subi, que tout criminel tombe sous le coup de la loi. Par contre, dans le domaine de la justice distributive, lorsqu’il s’agit de décider des charges, des récompenses, des avantages ( et aujourd’hui des aides sociales) : ce qui est juste, c’est l’égalité géométrique. Et c’est alors par rapport à un troisième terme qu’on va évaluer chacun et répartir ou distribuer à proportion selon le mérite, les besoins, le travail ce qui est du à chacun ou ce qu’il doit…
Les distinctions d’ ARISTOTE pourraient justifier un État providence devant corriger les inégalités naturelles ou sociales par des traitements inégaux ou adaptés à chacun. Pour certains, l’État providence est un État qui va au-delà de ses missions premières,