Ethique lévinassienne ou morale quantique
La pratique soignante elle-même est travaillée par l’idée d’une dualité : celle de savoir qui doit bénéficier du soin : est-ce le proche en vertu de sa proximité en tant qu’il est un patient hic et nunc, ou le lointain en tant qu’il fait partie du lot de tous les autres ? Comment autrement dit « équilibrer les revendications de justice universelle avec celle émanant des proches auxquels nous sommes liés dans un sens ou un autre ? Même si le souhait d’assurer un égal partage des bénéfices des soins pour tout le monde est un réquisit central de la justice distributive, un standard de soin individualisé pour le patient doit être maintenu ». Nortvedt montre diverses tentatives de philosophes américains qui ont tenté de réconcilier ce souci de justice impartiale avec celui privilégiant la proximité de l’autre concret que l’on ne souhaite pas instrumentaliser. Solution de S. Scheffler ou T. Nagel par exemple, légitimant finalement la « partialité » de la seconde attitude. Mais ces positions tentant de