Décryptage
Si la Françafrique a disparu, la Chinafrique est sans doute en train de naître. Le président chinois Hu Jintao vient de faire une grande tournée africaine. C’est la troisième en moins de deux années et, au mois de novembre dernier, le premier sommet sino-africain a réuni 41 chefs d’État ou de gouvernement africains autour des dirigeants chinois. Lors de ce sommet, le Premier ministre Wen Jiabo avait annoncé que la Chine, avide de matières premières et d’énergie, souhaitait doubler ses échanges avec le continent noir et les porter à 100 milliards de dollars d’ici 2010.
Corruption
On a beaucoup reproché à la Françafrique une connivence avec les régimes dictatoriaux corrompus et sanguinaires. On pourra en dire autant vis-à-vis de la Chine qui ne s’embarrasse pas de “conditionnalités” dans ses relations financières avec les États africains : au mois de décembre dernier, c’était un prêt de 2 milliards de dollars au Zimbabwe, ruiné par son despote Mungabe. Ces pratiques inquiètent : le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Philippe Maystadt, a lancé récemment une mise en garde contre l’action des banques chinoises