Dossierroleetimpactdelamicrofinance2006
I¬- PROBLEMATIQUE
Par leur philosophie, leur objectif, leurs activités et l'impact de celles-ci sur les populations, les systèmes financiers décentralisés sont étroitement liés à la lutte contre la pauvreté. Les pouvoirs publics comme les bailleurs de fonds ont toujours présenté les structures de microfinance comme des instruments alternatifs pour répondre aux besoins des plus démunis.
Historiquement, le microcrédit était souvent lié à l’usure. Dans un village, le commerçant prêtait des petites sommes d’argent aux villageois qui ne pouvaient pas couvrir des dépenses ponctuelles (pour des médicaments, etc.) ou qui ne pouvaient pas faire face à la soudure sans un apport d’argent. Les taux d’intérêt étaient souvent très élevés, parfois déguisés en remboursements en nature au moment de la récolte. Ces pratiques répondaient à une demande et les usuriers s’enrichissaient. Aussi ce type de crédit pouvait-il entraîner les débiteurs dans une spirale d’endettement.
Un autre courant historique de la microfinance concerne les tontines, des groupes d’épargne et de crédit informels basés sur un principe de rotation. Il s’agit d’une pratique ancienne, datant au moins du 16e siècle, qui a été retrouvée aux quatre coins du monde (Afrique, Caraïbes, Indonésie, Philippines, Inde, etc.) (SEIBEL, 1999). De multiples variantes existent, mais le principe de base est le même : La mise en commun de produits (par exemple, riz), de travail ou plus récemment de l’argent, permettant une certaine accumulation qui profite à un membre du groupe à la fois.
Ces deux "ancêtres" des projets de microfinance sont rappelés ici parce qu’ils continuent à coexister avec les initiatives actuelles qui s’inscrivent dans la lutte contre la pauvreté. De plus, ils montrent qu’il existait une certaine tradition de microfinance informelle dans de nombreuses cultures.
Les Institutions de Microfinance (IMF)