DM Histoire 1 1
L'historien dans son travail utilise de nombreuses traces du passé, essentiellement des textes. Mais il peut aussi, en particulier pour la période dite contemporaine, s'appuyer sur des témoignages, solliciter la mémoire des acteurs ou des spectateurs des événements. Toutefois, cette trace mémorielle est souvent pas facile à manier car l'empreinte des enjeux sociaux et politiques la rendent subjective. Dès 1962, la mémoire de la guerre d’Algérie a été un enjeux politique qui a plutôt bloqué l'élaboration du récit historique. Du côté français, l'amnésie est de rigueur. Et du côté algérien, en revanche, la guerre d'indépendance est vécu comme une épopée nationale.
Comment comprendre qu'il ait fallu plus d'un demi-siècle pour que l'Histoire prenne pied devant l’instrumentalisation de la mémoire ?
Afin de répondre a cette problématique nous allons parler de la guerre d'Algérie, une 'guerre sans nom', ensuite de la glorieuse révolution du peuple Algérien, enfin nous allons finir par la réconciliations des mémoires.
Jusqu'au début des années 1990, l'histoire coloniale de la France est celle de la guerre d'Algérie aussi, une guerre qui semblait être oublié. Mais cette situation répondait a de double problème, oublier une histoire douloureuse et éviter des polémiques des rapatriés sur le territoire français, des harkis mais aussi les populations d'immigrées.
Entre 1962 et jusque vers 1992, la question de la mémoire de la guerre d'Algérie a été invisible. Les français eux avaient une mémoire sélective de cette guerre. Malgré les attentats commis sur le sol national, les Français ne l'avaient pas subit directement. Mais des groupes sociaux (Pieds-noirs, harkis, soldats..) eux l'avaient vécu. Ce qui a retardé l'émergence d'une mémoire plus officielle du conflit.
La mémoire de la guerre d'Algérie a été instrumentalisée par des groupes. Cette concurrence des mémoires a été difficile à gérer pour les historiens qui effectuaient des recherches sur ce sujet.