DM Français : Mme de Sevigné
Extraits de « Correspondance », Mme de Sévigné
1) Les passages où Mme de Sévigné s’adresse à sa fille sont dans la lettre 5 l1 à 20 « Voici un terrible jour, ma cher fille ; je vous avoue que je n’en puis plus. Je vous ai quittée dans un état qui augmente ma douleur. Je songe à tous les pas que vous faites et à tous ceux que je fais, et combien il s’en faut qu’en marchant toujours de cette sorte, nous puissions jamais nous rencontrer. Mon cœur est en repos quand il est auprès de vous : c’est sont état naturel, et le seul qui peut lui plaire. […] J’ai le cœur et l’imagination tout remplis de vous ; je n’y puis sans pleurer, et j’y pense toujours : de sorte que l’état où je suis n’est pas une chose soutenable ; comme il est extrême, j’espère qu’il ne durera pas dans cette violence. Je vous cherche toujours, et je trouve que tout me manque, parce que vous me manquez. Mes yeux – qui vous ont tant rencontrée depuis quatorze mois – ne vous trouvent plus. Le temps agréables qui est passé rend celui-ci douloureux, jusqu’à que j’y sois un peu accoutumée ; mais ça ne sera jamais assez pour ne pas souhaiter ardemment de vous revoir et de vous embrasser. Je ne dois pas espérer de l’avenir que du passé. Je sais ce que votre absence m’a fait souffrir ; je serai encore plus à plaindre, parce que je me suis fait imprudemment une habitude nécessaire de vous voir. Il me semble que je ne vous ai point assez embrassée en partant. […] Je ne vous ai point assez dit combien je suis contente de votre tendresse ; je ne vous ai pas assez recommandée à M. de Grignan. » l22 à 25 « En un mot, ma fille, je ne vis que pour vous. Dieu me fasse la grâce de l’aimer quelque jour comme je vous aime. […] Adieu ma chère enfant, aimez-moi toujours ; hélas ! Nous revoilà dans les lettres. [...] Ma fille, plaignez-moi de voir avoir quittée » ; ils sont fréquents. Mme de Sévigné procède ainsi car elle ne peut plus voir sa fille donc elle lui dit tout ce qu’elle pense dans cette