Beaucoup considèrent la déraison comme étant une absence totale de logique qui ne permet pas d’accéder à l’apprentissage ou à la connaissance… Cependant cette vision est remise en cause par certains philosophes qui ne l’adhèrent pas. Ainsi Socrate affirme que « Parmi nos biens, les plus grands sont ceux qui nous viennent pas l’intermédiaire d’un délire » (cf. Platon, Phèdre). Le père de la philosophie se fait-il l’apologiste de la déraison ? La déraison se rapproche en quelque sorte de la folie. La folie nous fait en effet déraisonner puisqu'elle nous pousse à obéir à autre chose qu'à la raison comme le désir, le fantasme, la passion. Cependant, la déraison est peut-être quelque chose de plus précis que la folie et " déraisonner " c'est d'une certaine manière continuer à utiliser sa raison, mais au profit de fins qui ne sont plus rationnelles. Mais, qu’est-ce que la raison ? Selon Descartes la raison est définie comme le bon sens, c’est-à-dire la puissance de bien juger et de distinguer le bien du faux afin d’accéder à la vérité. La déraison n’a donc rien à nous apprendre au sens pédagogique du terme. Cela nous ramène finalement à notre problème qui est de savoir si la raison est le seul moyen d’accéder à l’apprentissage et à la connaissance ou bien si la déraison qui nous semble si futile aurait une certaine utilité pour nous ? De manière plus brève, la déraison a-t-elle quelque chose à nous apprendre ? Nous verrons dans un premier temps que seule la raison permet d’accéder à l’apprentissage. En soulignant les limites de cette thèse nous mettrons ensuite en lumière le fait que la déraison peut nous apprendre quelque chose pour enfin montrer que la raison et la déraison se complètent afin de nous apprendre quelque chose.
L’idée directrice de notre première thèse est que seule la raison permet d’accéder à l’apprentissage et que la déraison est futile. Tout d’abord, on peut mettre en relief la notion de déraison en tant qu’un obstacle à la vie d’un