Difficultés recrutement
Pôle-Emploi amplifie les difficultés d’embauche
En France, le taux des emplois vacants est un des plus faibles d’Europe, selon Eurostat : pas plus de 0,6%, contre 0,9% en Italie, 1% en Suède et… 2,7% en Allemagne. Il est donc difficile de prétendre que les entreprises françaises connaissent de sérieuses difficultés de recrutement.
Pourtant, chaque année depuis 2002, Pôle-Emploi publie son enquête sur les besoins en main d’œuvre (BMO), avec ce morceau de choix : une bonne partie des entreprises ayant des projets de recrutement expriment leur crainte de réaliser ceux-ci avec difficultés.
Ainsi, lorsque Pôle-Emploi les a interrogés en décembre 2010, avant même d’avoir rédigé la moindre petite annonce, 38% des recruteurs potentiels en 2011 pressentaient déjà les obstacles qu’il leur faudrait surmonter. Cela représente 586.112 projets de recrutements sur 1.542.376 recensés.
Pas moins de 81,4% d’entre eux prévoyaient que les candidats répondant à leur offre n’auraient pas le profil adéquat - manque d’expérience, de diplôme, de motivation. Quelque 70,8% anticipaient une pénurie de candidats. A peine un tiers envisageait des difficultés liées aux conditions de travail, et moins d’un cinquième un déficit d’image.
Pôle-Emploi ne s’est d’ailleurs pas contenté d’interroger les recruteurs sur leurs difficultés à recruter. Il a aussi interrogé les non-recruteurs sur les difficultés qu’ils auraient pu redouter, s’ils avaient envisagé d’embaucher. On frissonne.
Et peu importe que la proportion des recrutements dit « difficiles » ait diminué de 58,5% en 2002 à 38% en 2011. Peu importe que les embauches réelles, en proportion des emplois existants, se soient accrues de 37% en 2003 à 43% en 2009, selon le ministère du Travail. Peu importe que la plupart des projets de recrutements s’adressent à des non-qualifiés, alors qu’on ne cesse de persuader les jeunes que le diplôme assure l’embauche. Pôle-Emploi a réussi, une fois encore, à installer les