De Stijl (prononcer [də.'stɛil], en néerlandais « le style ») fut tout d'abord une revue d'arts plastiques et d'architecture, publiée de 1917 à 1928, sous l'impulsion de Theo van Doesburg et avec la participation active de Piet Mondrian. Par extension, De Stijl désigne un mouvement artistique, issu du néo-plasticisme et ayant profondément influencé l'architecture du XXe siècle (en particulier le Bauhaus et, par voie de conséquence, le style international). Pour reprendre la formule de Marek Wieczorek1 « la plupart de ses membres envisagent un environnement utopique par le biais de l'art abstrait, d'une harmonie universelle dans l'intégration complète de tous les arts ». L'ambition de De Stijl a été de donner un sens nouveau aux arts en les rapprochant, en les intégrant autour du désir de destruction du "baroque" (selon l'acception que Van Doesburg [cf. citations] et ses amis donnaient à ce mot), et par l’utilisation de couleurs et de formes « pures », en équilibre dynamique et comme en expansion, légères, et même, visuellement, en apesanteur ! Les mathématiques, la perfection de la machine, la vie en collectivité et l'anonymat des méthodes de travail à cette époque les ont stimulés dans leurs recherches. Outre Van Doesburg et Mondrian ce mouvement d'avant-garde transdisciplinaire a compris parmi ses membres les plus célèbres les architectes Jacobus Johannes Pieter Oud, J. Wils et Robert Van't Hoff, Cornelis Van Eesteren, le créateur de mobilier Gerrit Rietveld, le poète A. Kok, les peintres et sculpteurs Bart van der Leck, Georges Vantongerloo, Vilmos Huszár, César Domela, Friedrich Vordemberge-Gildewart, l'artiste-architecte El Lissitzky et le peintre et cinéaste Hans Richter. Avec, ponctuellement, la participation de László Moholy-Nagy et Jean Arp. La fin de De Stijl, en 1932, a été précipitée par des divergences de plus en plus saillantes entre ses deux membres fondateurs, Van Doesburg reprochant à Mondrian son manque de liberté et d'imagination dans