De la crise financière à la crise économique
Les banques sont au coeur du fi nancement des économies et lorsque leur situation fi nancière ne leur permet plus d’assurer cette mission, la distribution du crédit est compromise. Dans le passé, et si on prend en compte l’ensemble des pays (y compris émergents), les crises ont duré, en moyenne, entre trois et quatre ans. Elles ont entraîné, sur la même période, une charge pour les fi nances publiques représentant 13 % du PIB et une baisse cumulée du PIB de près de 20 %.
Il convient d’ailleurs de noter la différence entre ces deux effets, puisque l’impact de la crise sur le PIB est une perte de richesse pour la Nation, alors que l’aggravation du défi cit budgétaire pose des problèmes de répartition, entre les agents économiques, de la charge de son fi nancement ultérieur, sous forme de hausses d’impôts ou d’accroissement de l’endettement (c’est-à-dire de report sur les générations ultérieures).
Dans tous les pays, des leçons ont été tirées de ces périodes de crise fi nancière. On sait aujourd’hui qu’il faut agir rapidement, et dans cet ordre : recapitaliser le système bancaire, rétablir des conditions monétaires et fi nancières favorables au fi nancement de l’économie et soutenir temporairement l’activité par des mesures budgétaires appropriées.
1| UN SYSTÈME BANCAIRE EN BONNE SANTÉ EST NÉCESSAIRE
AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Le développement économique passe par la réalisation d’investissements productifs et la couverture d’un besoin en fonds de roulement lié à la constitution de stocks et à la longueur du processus de production. Le fi nancement des activités productives, via les crédits aux entreprises ou à la consommation, est donc crucial. Il peut s’effectuer par deux canaux : soit au travers des marchés fi nanciers par des émissions de titres, soit par l’intermédiation bancaire. Dans les économies modernes, ces deux canaux sont complémentaires. Mais le rôle des banques est