Critique Le Congret
(Congrès)tulation !
« Un trip sous acide » est la meilleure des façons de qualifier l'univers bipolaire d'Ari Folman dans Le Congrès. Les mots peuvent difficilement raconter les visuels bizarres qui peuplent la seconde partie de l’œuvre de l'ambitieux réalisateur israélien de Valse avec Bachir. Un projet séduisant qui équivaut à une condamnation cinglante de la marchandisation de la culture et ainsi à la présentation d'un cinéma en passe de mourir. Folman répond à cette sombre affirmation par une réalisation spectaculaire, unique en son genre.
Inspiré du roman de Stanislas Lem Le Congrès de futurologie, le film dresse un portrait du monde de la culture grâce au regard intimiste de Robin Wright qui joue magnifiquement le rôle de... Robin Wright. Une actrice hollywoodienne de 45 ans, mère d'une adolescente et d'un jeune garçon ayant une imagination débordante et qui souffre d'une maladie qui porte atteinte à sa cécité et à la surdité. Une tendance à se diriger vers une liberté désirée tant sur le plan familiale que sur le plan professionnel. Elle a envie de s'envoler vers d'autres horizons et de s'épanouir mais elle est souvent rattrapée par la malheureuse réalité qui l'entoure tout comme son fils qui tente en vain de faire voler son cerfs-volants à côté d'un aéroport surveillé par des militaires. Les temps changent, Robin se bat contre sa carrière en déclin, elle n'est plus la grosse affaire qu'elle était autrefois, lorsqu'une soudaine proposition d'expérience numérique s'offre à elle et qui lui permettra de prolonger indéfiniment sa vie au cinéma. Une promesse d'immortalité filmique mais aussi humaine. Un studio de cinéma, Miramount, souhaite scanner chaque expressions, chaque mouvements, chaque émotions de cette dernière avec, à l'avenir, l'intention de continuer de la mettre en scène grâce à son image numérique. A travers cette innovation technologique surprenante, Folman nous offre un décryptage