Crisse
Delphine Minoui, correspondante au Moyen-Orient Mis à jour le 28/12/2009 à 08:52 | publié le 28/12/2009 à 08:51 Réactions (14)
Mir Hossein Moussavi accuse Mahmoud Ahmadinejad d'avoir «isolé le pays», et prône un rapprochement avec l'Amérique, doublé d'ouvertures politique et sociale à l'intérieur du pays. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS * * * Recommander1
PORTRAIT - Cet ex-premier ministre, qui n'a jamais aimé la confrontation, surprend depuis les élections de juin par son courage et sa détermination.
Les bassidjis sont remontés à bloc. La veille, leurs coups de matraque n'ont pas eu raison des opposants, à nouveau dans la rue pour célébrer la journée des étudiants. Ce 8 décembre 2009, c'est à la «tête» du mouvement qu'ils ont donc décidé de s'attaquer. À cheval sur leurs motos, ils sont plusieurs dizaines à bloquer volontairement la sortie de son bureau, à l'Académie des beaux-arts de Téhéran. Mais, à 67 ans, Mir Hossein Moussavi en a vu d'autres. Impassible, il lance à ses adversaires : «Vous avez une mission, accomplissez-la, tuez-moi, blessez-moi ou menacez-moi !»
Étonnant personnage. Quand, il y a six mois, cet ex-premier ministre issu du sérail improvisa, le soir même du scrutin présidentiel, une conférence de presse pour dénoncer haut et fort la «fraude» électorale, ses meilleurs alliés parièrent rapidement sur sa retraite anticipée. Prudent, facilement intimidable, le petit homme au costume sombre et à la barbe grisonnante n'a jamais aimé la confrontation. S'il fit d'ailleurs partie des quatre candidats présélectionnés par le Conseil des gardiens, une instance d'arbitrage conservatrice, c'est parce qu'il ne présentait, justement, aucun danger potentiel aux yeux des garants du régime. Erreur de calcul. Car, porté par la «vague verte» qui déferle à travers l'Iran, Mir Hossein a changé. Aujourd'hui, il est le leader inattendu de millions d'Iraniens aspirant à plus de