Commentaire de texte correspondances : Ce sonnet est le premier des quarante trois sonnets que comporte le recueil des Fleurs du Mal, paru en 1857. C’est donc une forme à laquelle le poète aime s’adonner. Il appartient également à la première des cinq parties de cet ensemble intitulé « Spleen et Idéal ». Son titre, « Correspondance », n’a rien d’original à une époque où les romantiques avaient mis en évidence l’existence d’un langage de la Nature, passant par des symboles, dénommés « correspondances » et où bien des penseurs et des écrivains la correspondances entre les sens, l’imagination et les autres facultés intellectuelles. Pourtant, quelle révélation distincte et originale nous transmet ici Baudelaire ? Il nous révèle d’abord que la Nature parle à l’homme en une langue mystérieuse. Puis, que cette langue se fonde sur la relation entre tous les éléments de l’univers. La mission du poète, dit il peut être de nous initier. Le premier quatrain commence par une affirmation en manière de présent de vérité générale: « la Nature est un temple ». La Nature est donc un lieu de culte qui parle. La Nature est une entité sacrée. Cette particularité est soulignée grâce à la majuscule qui la transforma en une sorte d’allégorie et grâce à la désignation « temple ». D’autres aspects concordent à cette sacralisation : les « piliers » évoquent une cathédrale ; des éléments appelés « symboles » la peuplent, avec ce nom au pluriel qui rappellent les symboles propres aux religions. La mention de « l’unité » de cet ensemble suggère que la Nature a un ordre et un sens. L’adjectif « ténébreuse » comporte une connotation religieuse tandis que le vocable clarté, antithétique de « nuit » et des ténèbres évoquées, est souvent associée à la notion de vérité supérieure d’origine divine. Enfin, le rythme même des vers donnent une impression de grandeur comme celui des vers 5 à 7, lié aux enjambements de la phrase du deuxième quatrain qui placent en rejet les compléments « comme »,