Conscience et hypothese de l'inconscient
Si le mot conscience nous est familier, c’est parce qu’il désigne ce dont nous faisons tous l’expérience. De fait, nous expérimentons la conscience de deux manières : - d’une part, comme ce par quoi nous jugeons de la valeur de nos actions, c'est-à-dire comme une voix intérieur qui nous dicte le bien et le mal. Nous lui donnons le nom de « conscience morale » - d’autre part, cette grâce à quoi on sait que l’on est. On parlera en ce sens de conscience psychologique ; la conscience étant ici liée non à l’action mais à la pensée.
Dès lors, la question est de savoir si avoir conscience, c'est-à-dire, savoir que l’on est, s’est savoir qui l’on est. En d’autres termes : que nous apprend la conscience sur nous-même ? La conscience suffit elle à se comprendre soi-même ?
Le problème qui apparaît ici est celui de la maîtrise de soi, et par delà celui de la liberté et du déterminisme. Bref, sommes nous libre ou déterminé ?
I – L’inconscient au sens topique
Il semblerait que les données de la conscience soient en réalité extrêmement lacunaire et que par conséquent, la conscience ne peut suffire à se connaître soi-même. Ce que révèle la psychanalyse, c’est qu’il existe en nous des pensées à la fois inconsciente et efficiente, c'est-à-dire dynamiques, qui, bien qu’inconscientes, produisent un effet sur notre emportement conscient. Ces pensées, Freud les appellent des actes psychiques. Elles se manifestent sous la forme de symptômes, que Ricœur appellent des « effets signes » : produits par une pensée inconsciente, ils permettent d’en deviner la présence.
Ainsi, comme l’écrit Freud dans sa Note sur l’inconscient en psychanalyse : « Nous avons l’habitude de considérer que toutes pensées latente étaient telle du fait de sa faiblesse, et devenait conscient dans la mesure où elle devenait forte. Nous avons maintenant acquis la conviction qu’il existe des pensées latentes, qui ne pénètrent pas dans la