Conscience de soi et du monde
Pourrait on avoir conscience de soi dans le néant, c'est-à-dire sans avoir conscience de quoique ce soit d’extérieur à nous même ? Et à l’inverse, pourrait-on avoir conscience du monde sans avoir conscience de soi, sans pouvoir soi-même se représenter dans l’ordre de l’univers ? Car la conscience n’est elle pas sinon le moyen, du moins la preuve de l’existence comme le souligne Descartes dans ses méditations métaphysiques ? Voici une dichotomie bien banale, mais qui amène celui qui la pose à s’interroger sur l’origine de cette conscience. A cet égard, Il apparait tout d’abord que conscience et perception sont intimement liées, pour ne pas dire indissociables. La seconde représente le contenu sensible de la première, lui permettant une représentation du monde qui l’entoure. C’est par la perception que la conscience acquiert une première connaissance du monde, grâce aux sens qui la composent. En effet, les sens sont les premiers outils de la perception pour reproduire dans l’être tous les éléments qui lui sont extérieurs.
Seulement, la seule certitude que nous ayons est contenue dans la conscience de soi, puisque nous pouvons, selon Saint Augustin dans son De Trinitate, être « certain[s] que celui qui est trompé vit. », ce qui revient à dire que celui qui est conscient de lui-même de quelque façon que ce soit existe. C’est le « je suis, j’existe » de Descartes.
Alors, que dire de notre conscience du monde ? Percevons-nous réellement tout cela ? Notre perception n’est elle pas faussée, ou même carrément dans l’erreur ? Face à la seule certitude de notre existence, n’y a-t-il pas risque de solipsisme ? Descartes, encore lui, fait part de cette inquiétude dans ses méditations métaphysiques : « Je sais avec certitude que je suis, et en même temps, il se peut que toutes ces images […], ne soient rien que des rêves ».
Pour Leibniz, cette conscience du monde est certes faussée, mais le monde qu’elle touche existe. Ainsi, dans