Faut-il enterrer son passé
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fait est que certaines choses représentent un danger grave pour le maintient de l'équilibre psychique, ils générent un déploiement d'énergie psychique trop intense pour être conservés dans le champ de la conscience. Ils sont ainsi refoulés dans une zone qui demeure inaccessible à la conscience: l'inconscient, encore appelé dans la deuxième topique freudienne le ça. Cette dynamique de l'oublie serait « pratique » si elle ne représentait pas un revers plus inquiétant. Ce qui se charge en nous de ce mécanisme de refoulement, c'est une censure, le surmoi qui incarne en notre esprit l'intériorisation des règles et lois parentales et sociétales. Avant d'aller plus en avant, analysons deux exemples freudiens dans les Cinq leçons sur la psychanalyse, et tentons de comprendre pourquoi l'esprit ne parvient en fait jamais à éradiquer ce qui le dérange. Notre premier exemple concerne une patiente de Freud qui présente des troubles psychiques depuis la disparition de sa propre soeur. A première vue, on est facilement tenté croire qu'il s'agit d'un deuil difficile. En vérité, Freud apprend bien vite que sa patiente nourrissait des sentiments très forts pour le mari de sa soeur. Lorsque cette dernière est décédée, sa première et plus spontanée pensée fût de se dire « Maintenant, il est enfin pour moi ». Ce qui représente en cette patiente les règles morales socio-parentales, l'encouragea bien vite à occulter définitivement cette « horrible » pensée avec une force terrible, si bien que ce fût l'entièreté des sentiments qu'elle nourrissait à l'endroit de son beau-frère qui furent enterrés, rejeté dans son