Conditions de travail
Pour la première fois, une enquête de l’AGSE a interrogé les DRH sur leur perception du mal-être de leurs salariés. Quels enseignements ?
Les DRH se soucient-ils du bien-être de leurs salariés ? quelle perception en ont-ils ? De quels indicateurs et quels instruments pour le prévenir disposent-ils ? Pour la première fois, une enquête, commanditée par l’Association pour la Gestion de la Santé en Entreprise (AGSE), a tenté de répondre à ces questions. L’AGSE fédère les intervenants dans le domaine de la prévention santé au travail. Elle a fait réaliser cette enquête par l’IFOP, auprès des DRH de moyennes et grandes entreprises (plus de 300 salariés). Les petites entreprises ont été exclues du champ de recherche. Comme l’explique Romain Cristofini, consultant de Capital Santé et co-auteur de l’enquête, du fait de leur taille, les petites entreprises tissent différemment du lien social. Elles connaissent donc d’autres problématiques en terme de stress et de mal être au travail.
Quels sont les enseignements majeurs de cette enquête ? Aujourd’hui, les notions de bien-être ou de mal-être des salariés, les deux faces de la santé au travail, sont perçues par les entreprises comme étant un enjeu d’importance. « On est en train d’en finir avec la phase de déni, elle est d’ailleurs quasiment terminée », observe Romain Cristofini. « Il n’est plus tabou de parler de stress ou de suicide en entreprises, il n’est plus absurde de parler de bien-être au travail », constate-t-il. Difficile en effet de rester dans le déni. Les récentes séries de suicides survenus chez Renault, PSA ou à EDF, ont porté au grand jour le thème de la souffrance au travail, conséquence de l’exacerbation des rythmes et des contraintes. Deux des trois suicides survenus au Technocentre Renault de Guyancourt ont été classés comme accidents du travail par la Caisse d’assurance maladie. Cette intensification du travail, « les DRH s’accordent à