Comte
Il s'agit d'un personnage beaucoup moins nuancé que celui de son valet et si Figaro attire les sympathies, le Comte attise les réprobations. Deux traits de caractères dominants sont mis en évidence par les différents personnages : Le libertinage et la jalousie.
Dés la scène 1 de l'acte I, Suzanne atteste le libertinage du Comte " C'est sur la tienne qu'il a des vues"
Selon Marceline " il est jaloux et libertin"( I,4)
Bartholo précise " Libertin par ennui, jaloux par vanité" (I,4)
La Comtesse constate "Il ne m'aime plus"(II,1) et "la seule vanité" (II,16) est la cause de sa jalousie.
Figaro ose lui dire " Vous êtes infidèle" (III,5)
La jalousie du Comte est telle qu'elle va jouer un véritable rôle dans la dramaturgie. Dés la scène 2 de l'acte II, Figaro ajuste sa stratégie pour confondre le Comte :"... tempérons d'abord ses ardeurs de nos possessions en l'inquiétant sur les siennes" : le rendez-vous sous les grands marronniers, source de péripéties et de rebondissements, est élaboré et il faudra attendre la fin de l'acte V pour sa mise en scène.
Dans les scènes 10,11,12,13,16,17,19 de l'acte II, la jalousie du Comte, poussée à l'extrême, se met en scène et offre au spectateur l'image avilie de ce grand seigneur. Soupçonneux, craintif, il s'emporte et ne se maîtrise plus "Furieux", "tapant du pied", il se laisse dominer par la colère. Il prend "des précautions inutiles" en fermant à clef la porte de la chambre de Suzanne alors qu'elle est dans la chambre de la Comtesse. Il est ridicule lorsqu'il s'adresse" au cabinet". Il ne contrôle plus ses mouvements " il marche pour sortir et revient" ; il oublie son honneur et n'hésite pas à faire "un scandale public" au risque de devenir "la fable du château"; il manque de respect à sa femme en la tutoyant familièrement "tu es bien audacieuse". Les attitudes du comte apparaissent d'autant plus ridicules que la cause de