Commentaire
Après avoir donné naissance au baroque, le XVIIème siècle voit l’émergence d’un nouveau mouvement littéraire qui met en valeur le genre théâtral : le classicisme. Molière, auteur de pièces de théâtre, chef de troupe et comédien, présente en 1662, année de son mariage, sa huitième pièce, L’Ecole des femmes, comédie en cinq actes et en vers qui lui permet de donner à la comédie une dignité nouvelle qui en fait la rivale de la tragédie. Cette pièce met en scène un quadragénaire, Arnolphe, qui prétend pouvoir lutter contre le cocuage en épousant une jeune-fille qu’il a pris soin d’élever dans l’ignorance. La scène 5 de l’acte III est un des monologues d’Arnolphe. Dans la scène 4, il apprend la ruse qu’a élaborée Agnès, sa pupille, pour retrouver son amant Horace. Grâce au stratagème mis en place par Arnolphe, ce dernier recueille les confidences d’Horace et découvre le subterfuge. Par ce monologue nous verrons comment avoir accès à l’intériorité d’un personnage, Arnolphe, homme complexe à la fois pathétique et comique. Tout d’abord, seront mis en lumière les caractéristiques de ce monologue puis sa fonction afin d’éclaircir le personnalité d’Arnolphe. Les caractéristiques de ce monologue étant abordées, quelle est maintenant sa fonction ? En effet, ce monologue a une fonction bien précise : celle de donner accès à l’intériorité d’un personnage complexe, à la fois pathétique et comique. Tout d’abord, ce monologue laisse apparaître l’expression de sentiments douloureux, mêlés et contrastés. En effet, Arnolphe exprime tout au long de la scène sa déception et sa tristesse. Ainsi on trouve le champ lexical de la douleur du vers 977 au vers 1000, comme le prouvent les mots « mortifie » (v.977), « peine » (v.978), « déplaisir » (v.978), « désespoir » (v.985), « peine mortelle » (v.985), « souffre » (v.986), « pâtit » (v.987), « perdre » (v.993), « je crève » (v.1000). On