Commentaire madame bovary
Le passage étudié se situe à la fin du roman. "Madame Bovary" parle d'une héroïne et non d'un héros, d'un roman d'échec et non de réussite. Ce passage est un moment clef de l'histoire car l'héroïne va mourir. Mais son acte de suicide s'explique : Emma a accumulé un grand nombre de dettes et personne ne veut l'aider. D'échec en échec, elle avale finalement de l'arsenic. Elle attend de la mort la délivrance de ses souffrances. Mais celle-ci est longue et elle souffre. Flaubert lui imposera une mort affreuse qui durera environ dix pages. Il refuse ainsi de lui donner une mort romantique : elle s'enlaidit. Il y a chez Flaubert un souci de réalisme. Emma, qui a rêvé sa vie, va vivre sa mort, c'est une sorte de punition. Elle aime tout ce qui est de la vie, elle est très sensuelle, ce qui impliquera les sensations de souffrance. Dans ce passage, on assiste à une focalisation interne des personnages et Flaubert est absent.
Lecture :
Une saveur âcre qu'elle sentait dans sa bouche la réveilla.
Elle entrevit Charles et referma les yeux.
Elle s'épiait curieusement, pour discerner si elle ne soufrait pas. Mais non rien encore. Elle entendait le battement de la pendule, le bruit du feu, et Charles, debout pis de sa couche, qui respirait.
- Ah ! C’est bien peu de chose, la mort! pensait-elle ; je vais m'endormir, et tout sera fini?
Elle but une gorgée d'eau et se tourna vers la muraille.
Cet affreux goût d'encre continuait.
- J'ai soif... oh ! J’ai bien soif soupira-t-elle.
- Qu'as-tu donc? dit Charles, qui lui tendit un verre.
- Ce n'est rien!... Ouvre la fenêtre..., j'étouffe! Et elle fut prise d'une nausée si soudaine, qu'elle eut à peine le temps de saisir son mouchoir sous l'oreiller.
- Enlève-le! dit-elle vivement; jette-le! Il la questionna ; elle ne répondit pas. Elle se tenait immobile, de peur que la moindre émotion ne la fit vomir. Cependant,