Comment l’éducateur spécialisé doit-il se positionner face au secret ?
Doit-il ou pas le révéler ?
La relation privilégiée entre l’éducateur et le bénéficiaire entraîne, en toute logique, des confidences. Parfois même, l’éducateur se voit devenir l’oreille d’un lourd secret. C’est peut-être valorisant pour l’éducateur, car c’est la preuve que la personne lui fait confiance mais il se retrouve alors devant un dilemme : dévoiler le secret et trahir la personne ou en devenir, à son tour, le gardien. Mais quel est son rôle ? Délivrer le gardien et lui permettre de s’organiser autrement qu’autour de son secret ? Pour cela, doit-il le forcer à le révéler? L’éducateur doit-il se proposer comme ambassadeur du secret de son bénéficiaire ? Doit-il être régi par la législation, par le règlement de l’institution ou par sa propre opinion sur le sujet ?
Il est certain qu’un secret, minime ou important entraîne l’enfermement de la personne qui le détient et il devient dangereux quand cette personne en est prisonnière. Cela peut aller jusqu’à ressentir une angoisse, la peur de « gaffer », tout raconter sans le vouloir. Car il peut être évoqué même inconsciemment et c’est peut-être sa forme le plus dangereuse car un enfant imaginera toujours le pire. Si celui-ci sent qu’on lui cache des choses, il aura le sentiment d’être manipulé, d’être le seul à « ne pas savoir ». Cela pourra entraîner des angoisses, des troubles de l’apprentissage, des échecs à répétitions. Si le problème touche les enfants victimes d’un secret, sont aussi concernées les familles avec pour conséquence, la répétition d’habitudes familiales. Reprenons donc, si le gardien et les victimes du secret souffrent autant l’une que l’autre, devons-nous divulguer le secret ? Il est certain que chacun a le droit de savoir, faut-il encore trouver le moyen de se délivrer de ce silence et le bon moment, s’il existe. Se libérer du secret, c’est vivre sa vie, l’assumer et l’organiser sans retenue.
Cependant, les