POURQUOI LE PROCESSUS D’INTEGRATION ECONOMIQUE EN AFRIQUE PIETINE ?: NOUVELLES EXPLICATIONS DE L’ECHEC DE LA POLITIQUE D’INTEGRATION A TRAVERS LES THEORIES DE L’ALTRUISME ET DU PUBLIC CHOICE Kalilou SYLLA kalsylla@yahoo.fr Le processus d’intégration économique en Afrique n’a pas atteint son objectif d’accélérer les échanges entre les Etats membres. Plusieurs raisons sont souvent évoquées pour expliquer cet échec au rang desquelles l’étroitesse des marchés, les structures semblables des économies de cette région. Cependant, ces explications ne prennent pas en compte les comportements altruistes des populations mais aussi et surtout celui des hommes politiques. Les discours sur l’échec du processus d’intégration fait l’hypothèse que les hommes politiques africains sont des despotes bienveillants qui oeuvrent pour la bonne marche de cette politique. A l’épreuve des faits, il apparaît que l’intégration a constitué une menace sérieuse pour les pouvoirs politiques en Afrique dans la mesure où l’intégration tente de mettre fin à l’économie de rente qui entretient ces pouvoirs. En effet, les barrières tarifaires et non tarifaires mettent en place un système de rétention des fonds au profit des pouvoirs publics qui leur sert à neutraliser financièrement les adversaires politiques en offrant de l’argent aux opposants en contrepartie de leur neutralité. En recherchant cet objectif de maintien de pouvoir à travers la politique fiscale, les hommes politiques n’œuvrent pas ainsi pour la performance économique et ensuite ils se comportent comme des enfants gâtés qui pleurent sur le sort des populations démunies pour attirer la sympathie financières des bailleurs de fonds. Ces derniers les aident à cause d’un problème moral qui est le fait de la colonisation et surtout de la traite négrière. Cet environnement était propice à la faillite du processus d’intégration car les Etats pouvaient se maintenir au pouvoir grâce à leur fiscalité qui en réalité était une sorte de taxe pour «