Charles Baudelaire
Ce texte de Baudelaire, bien que plutôt déprimant aux premiers abords, reste mystérieux et cache de nombreux aspects différents. Dans une première partie nous évoquerons la montée de la crise, puis la défaite de l’esprit en proie au spleen.
I. La montée de la crise
1) Une lente progression vers l’inexorable
Tout d’abord on note que les quatre premiers quatrains développent une seule phrase qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) et aboutit à un paroxysme dans la proposition principale ; donc L'anaphore, avec le mot "quand" répété 3 fois, rythme cette progression. Par ailleurs, les coordinations "et qui" (vers 3-11), les enjambements continuels, tout cela donne l'impression d'un mouvement lent et enchaîné inexorablement.
2) Une atmosphère macabre
Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes. Que l’on déduis par : Le climat est pesant (vers 1), un accent irrégulier tombe sur "pèse". Ou encore, Le climat est douloureux (vers 1-16), les sonorités dominantes sont douloureuses, nasales en "en", sifflantes en "s", l'assonance en "i" est très souvent à la rime. Donc l'ensemble ramène à "l'esprit gémissant". Le climat devient de plus en plus malsain: "jour noir" (vers 4) oxymore inquiétante; la nuit est pire, la terre devient un cachot humide, et l'eau se fait pourriture. Le climat devient ensuite de plus en plus menaçant, le poète est hanté par des présences menaçantes, "peuple muet d'infâmes araignées" (vers 11), son cerveau n'est plus qu'une toile d'araignée.
3) L’image de l’enfermement
On constate que la prison, d'abord extérieure au poète en proie au spleen, finit par être intérieure, avec : le fait que le ciel soit un couvercle qui enferme l'esprit à la manière d'un cercle. Ou encore avec la pluie qui dessine une immense prison, vaste (vers 10) mais extérieure. La prison finit par s'installer à l'intérieur de l'homme. La prison devient