La prison en france
« Les convictions sont des prisons » disait Friedrich Nietzsche il y a plus d’un siècle. Aujourd’hui c’est toujours vrai en France, l’association APERI complète en disant « Rejetée en dehors de nos cités, on préfère l’ignorer plutôt que l’intégrer. Encore faudrait-il pour cela la connaître, car la prison, plus que tout autre sujet, laisse libre cours aux idées reçues ». Ces idées prennent forme dans les notions d’exclusion, de réclusion, touchant les « méchants » que sont forcément les anciens détenus. Comme on dit « la justice ne peut mal faire », il est donc normal que les personnes ayant fait de la prison soient jugées coupable non plus par les juges, mais par le reste de la société une fois leur peine effectuée, le pardon restant un privilège des sages, des justes.
Une prison est un établissement pénitentiaire où l’on enferme les condamnés mais aussi les prévenus ; la durée de la peine permet de repérer le degré de réprobation sociale de chaque infraction.
La finalité de l’institution carcérale française étant celle de réinsérer les gens, la question se pose alors de savoir comment la notion d’exclusion, corollaire à celle de détention se conjugue à l’intérieur des prisons comme à l’extérieur.
Afin d’y répondre, nous verrons dans un premier temps que la vie au sein des prisons reste extrêmement difficile, et qu’une fois sortis les détenus doivent réapprendre à vivre, leur vie « d’avant » étant définitivement terminée.
I- A l’intérieur de la prison, une vie difficile, une survie nécessaire
Les prisonniers sont le produit le plus visible du fonctionnement de l’institution judiciaire. La prison est la peine par excellence, la réponse privilégiée aux crimes et aux illégalismes depuis que la Révolution a mis fin aux effroyables châtiments ordonnés par l’arbitraire des juges de l’Ancien Régime.
A] L’infantilisation des détenus, un facteur handicapant pour « l’après »
« Que peut-on espérer d’une personne déjà fragile