Camus
Le début du roman est marqué par une description de la ville peu séduisante : une ville sans oiseaux, banale, marquée par les habitudes des oranais qui semblent répéter les mêmes gestes et les mêmes activités indéfiniment. Pourtant, un épisode va rompre ce rythme morne : l'arrivée d'une épidémie de peste annoncée par des rats. A partir de cet instant, la ville sera fermée pendant 9 mois, temps de gestation de la peste et fera de cette population des "séparés" du monde ! Camus choisit de se concentrer sur quelques personnages qui permettront au lecteur de s'interroger sur lui-même. Il y a tout d'abord Rieux, le médecin et narrateur de cette oeuvre, séparé de son épouse partie se faire soigner en montagne. Il y a aussi Rambert le journaliste venu faire un reportage sur les oranais, désormais séparé de la femme qu'il aime à cause du repli de la ville. Cottard est un personnage recherché par les autorités. Pour quel crime ? On ne sait pas, mais l'on sait qu'il a tenté de se tuer au début de l'oeuvre afin d'échapper au jugement. Pour lui, être dans une ville fermée c'est être protégé car face à la peste, ses méfaits sont secondaires.Tarrou, quant à lui, est un idéaliste désabusé qui rédige des carnets qui lui permettent de voir clair. Il y a aussi Grand l'employé de mairie, Paneloux le prêtre qui estime que la peste est un châtiment divin à cause du manque de piété des oranais ... Tous les "séparés" bénéficient d'une regard bienveillant de l'écrivain qui lui-même était un "séparé" pendant le débarquement allié en Afrique du nord en 1942 qui le sépara de son épouse et de sa famille pendant 2 ans.
Evidemment, le roman est assez long et ce sont souvent les mêmes scènes qui réapparaissent. En même temps, si l'on parle d'épidémie, il est logique que certaines scènes se répètent : morts, scènes de découragement, scènes de soin ... Le roman remue le lecteur et certaines scènes sont véritablement frappantes : la mort de l'enfant, la bêtise du premier prêche de