Bâle ii
Les régulateurs ont trouvé dimanche un accord sur un vaste plan de réforme du secteur bancaire, prévoyant un relèvement des fonds propres des établissements financiers. Les nouvelles normes permettront-elles d'éviter une nouvelle crise? Ou risquent-elles au contraire de plomber la croissance? Les réponses de L'Expansion.com
Qu'a décidé le Comité de Bâle?
L'accord trouvé dimanche se concentre principalement sur la solvabilité des banques. Il s'agit de renforcer aussi bien le niveau que la qualité des fonds propres pour permettre aux établissements financiers d'être plus à même d'absorber les pertes sur des prêts ou des investissements en cas de crise. L'idée étant d'éviter qu'ils ne recourent une nouvelle fois aux fonds publics. Ainsi, le Comité de Bâle a décidé de relever le ratio de solvabilité Core Tier 1 de 2% à à 4,5% avec en plus un matelas de protection de 2,5%, d'ici 2019. Autrement dit, les fonds propres "durs" , c'est à dire composés uniquement d'actions et de bénéfices mis en réserve, devront représenter 7% des activités de marché ou de crédit des banques. L'augmentation de ce ratio devra contribuer à limiter l'incitation à la prise de risque.
L'augmentation des fonds propres sera-t-elle suffisante pour éviter une nouvelle crise ?
Les avis divergent. Si tout le monde s'accorde pour dire que ces mesures vont dans le bon sens, certains économistes estiment qu'elles sont inadéquates. D'une part, le relèvement du ratio de fonds propres "reste inférieur à ce qu'attendaient certains (entre 8% voire jusqu'à 10%)", note Valérie Plagnol, directrice de la stratégie chez CM-CIC Securities. Selon l'économiste Jézabel Couppey-Soubeyran, il est même "inférieur à ce qu'exigent déjà les marchés". D'ailleurs, dans la pratique, la plupart des banques européennes visent déjà les 7%. C'est pourquoi pour Simon Johnson, l'ancien directeur des études du FMI, le ratio aurait dû être de 15%, voire même de 20% en temps de forte croissance. De