bougainville
Résumés des groupes
Le Supplément au voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas, est un dialogue philosophique de Denis Diderot. Il paraît pour la première fois en volume en 1796 - à titre posthume – dans un recueil d'opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédites.
Chapitre 2 : les adieux du vieillard
Au moment du départ des Européens, le vieillard (celui qui s'était retiré et enfermé dans un mutisme total à l'arrivée des Européens), figure emblématique de la sagesse, adresse un discours, d'abord à ses compatriotes : il leur reproche de s'émouvoir du départ de ceux qu'il considère comme des envahisseurs, leur rappelant que c'est plutôt leur arrivée sur l'île qu'il faut déplorer. Il les met en garde contre leur éventuel retour, qui serait fatal pour chacun d'eux et il leur prévoit un avenir sombre. Puis il s'adresse à Bougainville, « le chef des brigands », avec mépris. Il le blâme de son influence néfaste sur les Tahitiens et fait un portrait machiavélique des Européens qui ont eu pour seul but de détruire leur bonheur. Très rapidement le discours se transforme en un éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contre les Européens. Il énumère les différents méfaits causés par l'expédition : les dénaturer, éveiller en eux la jalousie et la rivalité, violer leur liberté, voler leurs biens, ne pas les avoir respectés comme eux-mêmes les avaient respectés, les pervertir et leur apprendre le mal.
Par delà cette accusation, on peut lire une satire de l'attitude des peuples dits civilisés qui ne sont que «des empoisonneurs des nations ». Pour finir, il implore la malédiction pour Bougainville et son équipage : « Va, et puissent les mers coupables qui t'ont épargné dans ton voyage, s'absoudre et nous venger en t'engloutissant avant ton retour. ».
A et B ne commentent