Billy elliot, les enfants qui dansent...
Les enfants qui dansent... Malgré tout, partout…
D'une part, nous pouvons tous nous trouver dans une situation désespérée, comme la famille minière de Billy, qui fait une grève sans issue en face de la logique de rentabilité de La Dame de Fer, Margaret Thatcher.
Mais, en même temps, nous avons tous une « enfance », qui ressemble à Billy, comme une pure puissance qui dort dans notre intériorité, et qui attend simplement de se réveiller un jour pour transcender cette ambiance écrasante du combat du survivre social.
C'est comme le dit Billy : « Quand je danse, je ne suis que l'électricité, je ne suis qu'un oiseau qui vole. Alors tout se transforme autour de moi. »
Et Billy, ce garçon orphelin, qui a 12 ans, danse comme une énergie pure, comme l'électricité qui s'illumine. Il danse même si les mines ne sont plus rentables. Il danse malgré le fait que les policiers siègent dans le quartier des mineurs grévistes.
Il danse même si sa mère n'est plus là.
Il danse quand il se met en colère.
Il danse quand il est triste.
Il danse quand il est tout simplement heureux.
Et quand il danse, il devient au fond un geste de surabondance, un état suspensif dans cette situation désespérée, socialement sans issue.
À la fin du film, alors même que les mineurs retournent à la mine comme s'ils descendaient dans leurs tombeaux véritables, cette folie du corps dansant d'un enfant électrique fait finalement un trou dans ce désespoir ambiant, en réalisant une ouverture heureuse dans cette rationalité grise de la production minière, devenue obsolète.
Billy, c’est au fond notre enfance qui devient une énergie immatérielle, comme un excès sur soi-même, alors même que nous nous trouvons dans la nécessité désespérée d'une quotidienneté quelconque…
Metin Gönen
Paradoks Film Akademisi