baudelaire
Rappel : Le spleen est le grand mal qui préoccupe les Romantiques. Il renvoie au mal-être causé par la condition humaine, sorte de fatalité propre à l'homme et à la vie. L'homme est étouffé par le monde qui l'entoure, et s'engouffre.
Chez Baudelaire, le spleen devient une des composantes essentielles de l'angoisse d'exister. « Les Limbes », second titre envisagé pour Les Fleurs du Mal, visait à « représenter les agitations et les mélancolies de la jeunesse moderne ». Baudelaire préfère lui donner le sens qu’a le mot mélancolie au XIXème : folie, dérèglement, fureur. (Rappel de Nerval)
→ En fait, Baudelaire donne exactement à son spleen le sens que la psychologie donnera ensuite à la dépression. Le Spleen est constitutif de la poésie baudelairienne car c’est cela qu’il raconte et met en scène, son mal être, son incapacité à vivre dans le monde qui est le sien. Beaucoup de poètes de son époque ressentent la même inadaptation (voir Musset). La modernité de Baudelaire réside dans le remède qu’il trouve à sa mélancolie : la violence. Seule la violence exercée contre autrui, contre lui-même et contre le langage, la poésie classique, lui permettent provisoirement de mieux vivre son spleen. Caractéristiques du spleen : le noir et tous les éléments nocturnes ; la sensation d’étouffement, d’enfermement ; le sentiment d’extrême solitude, d’isolement ; la pluie, le brouillard, les nuages, la fumée ; toutes les figures mythologiques ou bibliques de damnés, tous les exclus de l’histoire et des légendes ; la chute, se sentir happé vers les profondeurs…
Mise en pratique et analyse du Spleen :
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous fait un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide,
Et