Balzac - les chouans, hulot rencontre le gars
En 1829, Balzac compose un roman qu’il nomme d’abord Le Gars mais qui finalement rentra dans la Comédie Humaine sous le titre des Chouans. Ce livre dépeint les guerres de Vendée de 1799 opposant les royalistes aux républicains. Lors du premier chapitre, le chef de brigade Hulot marche en direction de Mayenne à la tête d’une colonne de réquisitionnaires. Mais ces derniers sont pris dans une embuscade chouanne sur la montagne de la Pèlerine qui se situe entre Fougères et Mayenne. Les deux camps engagent la bataille. Au cours du combat, le regard de Hulot se pose sur un personnage se distinguant de ses compagnons d’armes, celui que l’on nomme le Gars
Au travers de cette confrontation, Balzac va opposer deux allégories antagonistes que sont la Noblesse d’une part avec le marquis de Montauran, et la République d’autre part avec le commandant Hulot.
Cette opposition va se traduire paradoxalement dans l’extrait étudié, par le caractère romanesque du Gars face au réalisme de Hulot, mais également par le sentiment de transition d’une époque à une autre.
I. Le caractère romanesque du Gars face au réalisme de Hulot
Dans cet extrait, l’auteur qui adopte le point de vue omniscient décrit longuement au lecteur le marquis de Montauran au travers du regard du Chef de Brigade. Ce dernier malgré ses efforts, ne parvient pas à voir son visage. Pourtant, il ne lui donne « pas plus de vingt-cinq ans ». Mais c’est Balzac, lui–même qui nous donne une idée de l’âge plus avancé de Hulot en le qualifiant de « vieux républicain ». Il a donc choisi de faire représenter la Royauté vieillissante par un jeune homme jeune et la jeune République par soldat pour le moins mature.
Cela peut sembler paradoxal mais permet à l’auteur de se laisser aller à un certain romantisme qui déroge aux règles du mouvement réaliste. Il y arrange tout un mystère autour de l’identité du Marquis dont Hulot fait à plusieurs reprises « de vain efforts pour en distinguer les