Au 18ème siècle, un courant littéraire prend l’ascendant, celui des Lumières. Il a pour but de promouvoir les connaissances des philosophes et des intellectuels mais aussi de dépasser l’obscurantisme et l’intolérance de l’Eglise. Diderot est l’un des principaux représentant de ce courent de penser, il est le fondateur de l’Encyclopédie et laissera son empreinte dans de nombreux genres littéraires. Son roman La religieuse plonge le lecteur dans le XVIII siècle en peignant la vie d’une religieuse. C’est le récit fictif à la première personne d’une jeune fille, Suzanne, enfermée contre son gré dans un couvent et ayant prononcé ses vœux religieux sous la contrainte. L’extrait étudié est un dialogue entre Suzanne et une religieuse d’un rang supérieur. Mais alors quels moyens Suzanne emprunte-t-elle pour persuader son destinataire de sa condition et en quoi est-elle une porte-parole des Lumières ? Dans une première partie, nous verrons comment Suzanne cherche à persuader son interlocutrice, avant de voir en quoi Suzanne devient elle une porte-parole du mouvement des Lumières.
I / 1er partie un travail argumentatif autour des sentiments :
Intro partie morceau de bravoure
Au fil de l’extrait Suzanne dévoile ses sentiments, elle souhaite ainsi susciter la compassion de son interlocutrice. Elle les dévoile sous forme de gradation, en effet ils deviennent de plus en plus fort et poignant au fil de la lecture. Ce sont des sentiments de colère, de tristesse et de souffrance. Elle devient alors un personnage pathétique. Dès la 1ère ligne on apprend qu’ « [elle était, est et sera toute sa vie mécontente de son état] » elle utilise le passé, le présent et le futur. Ce procédé sert à appuyer son mécontentement. A la ligne 6, Suzanne affirme que « [son] cœur est innocent », en disant cela elle souhaite attendrir la Mère supérieur pour pouvoir par la suite exposé ces sentiments plus facilement. Par la suite, la religieuse fait un rapprochement entre le caractère de la Mère