Ascenseur social
L’ascenseur social estil vraiment en panne ? – Camille Peugny, Le déclassement Est‐il juste de dire que l’ascenseur social est en panne alors même qu’il s’est mis à dégringoler pour une partie de la population ? Notre société connaît un paradoxe : bien que plus diplômés que leurs parents, un grand nombre de trentenaires et de quarantenaires se retrouvent dans l’incapacité de maintenir la position sociale de leurs parents. C’est à ce phénomène du déclassement que Camille Peugny s’est intéressé dans cet ouvrage pédagogique, accessible y compris pour les profanes de la sociologie. Un demisiècle de sociologie historique de la France Mettant en garde le lecteur contre les représentations immédiates du déclassement en termes d’échec personnel, Camille Peugny montre bien comment le déclassement est avant tout un phénomène social, au sens où l’entendait Durkheim , c'est‐à‐dire un fait extérieur à l’individu et qui s’impose à lui, s’inscrivant dans une période économique et sociale donnée. C’est à travers la description des deux principaux cycles qui ont marqué l’histoire économique et sociale de la France depuis la seconde guerre mondiale que le lecteur prend conscience de l’importance qu’a pris ce phénomène du déclassement en France. La période qualifiée de "Trentes Glorieuses" fut une période "bénie" marquée par une forte croissance, un faible taux de chômage, voyant l’apparition d’une classe moyenne bénéficiant de conquêtes sociales importantes, notamment des hausses régulières de salaires, et connaissant donc de réelles perspectives de mobilité sociale ascendante. Le déclassement apparait comme la conséquence du nouveau cycle économique qui s’ouvre au début des années 1970 avec le "tournant néo‐libéral" dépeint par Bruno Jobert . Historiquement, ce sont les cohortes nées dans les années 1940