Art Et Science Hugo
L’art et la science, extrait de William Shakespeare ! par Victor Hugo!
Publié en 1864, William Shakespeare devait être une préface aux oeuvres complètes du dramaturge anglais traduites par son fils François-Victor Hugo, mais emporté par sa plume, l’écrit devient rapidement un manifeste du romantisme.!
Le texte est court, une vingtaine de pages, mais dense. Il suit la partie de l’oeuvre intitulée
Les Génies, définis comme les prêtres de l’Art, cette deuxième forme de manifestation par laquelle Dieu nous apparaît, au côté de la Nature. Il postule l’égalité dans leur diversité des génies, linéarité dans la valeur des chefs d’oeuvre par cette caractéristique essentielle qu’ils ont en commun, étrangère à toute considération qualitative: l’absolu. L’idée est essentielle car la partie qui nous intéresse tire largement ses idées de ce qui la précède, en mettant en place une comparaison entre Art et Science.!
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Il commence sur une idée centrale du texte ancrée dans la pensée hugolienne d’engagement dans le monde: l’instruction comme salut. Prenant à revers l’idée d’une décadence de la poésie, qu’il considère comme une opinion de « notaire », il déclare que
« jamais les facultés de l’âme humaine, fouillée et enrichie par le creuset des révolutions, n’ont été plus profondes et plus hautes ». L’homme est, comme le suggère Auguste
Comte dans son Cours de Philosophie Positive, à un niveau d’instruction jamais atteint qui autorise l’idée d’un renouvellement dans la pensée, révolution copernicienne des idées qui engendrerait un nouvel ordre, l’âge positif, pour reprendre la loi des trois âges. « La lecture, c’est la nourriture » nous dit Hugo. L’art a bien cette fin qui est celle d’agir sur le monde en perfectionnant l’être humain, en répandant l’appétit pour le Beau. L’oeuvre était belle, elle devient utile: « La science rêvait, la poésie agit ». Tout un chacun, pour le salut de l’humanité doit avoir accès à l’enseignement, idée présente chez Comte qui nous dit dans son