Aristote
Philosophe grec (384 av. J-C - 322 av. J.-C). L'œuvre d'Aristote et celle de Platon sont aussi semblables et aussi éloignées l'une de l'autre que les deux pôles de la terre. Elles représentent les deux pôles de la pensée occidentale. On ne peut les comprendre sans les comparer l'une à l'autre. Ainsi en est-il de la vie de Platon et de celle d'Aristote. Platon tire de la contemplation des idées séparées l'inspiration nécessaire au gouvernement de cette cité qui fut pour lui l'objet d'un souci constant. Aristote s'est consacré à l'observation de la nature, des hommes, de leurs cités, avec détachement, sans se soucier d'assurer le triomphe de ses idées sur la place publique. Par l'intermédiaire d'Alexandre, dont il fut le maître, il aura pourtant plus d'influence que Platon sur le cours de l'histoire. Le disciple de Platon que l'on pourrait comparer à Alexandre, Dion de Syracuse, échoua dans sa tentative pour devenir le philosophe roi dont rêvait Platon. Mais si Dion fut trop pur, Alexandre ne le fut pas assez. En tant qu'éducateur des princes, Platon et Aristote ont pu de leur vivant connaître leurs limites.
Biographie
Dans son Introduction à l'esprit de la philosophie ancienne (Louvain-Paris, Éditions Peeters, 1997), l'historien de la philosophie Jacques Follon consacre un chapitre à Aristote et au Lycée, l'école qu'il a fondée.
L'historien résume bien l'essentiel de celui qui «est, avec Platon, le plus grand philosophe de l'Antiquité». Définissant la philosophie comme étant essentiellement la connaissance des causes premières, Aristote fut celui qui effectivement amena un progrès réel dans l'étude de ces causes par les savants de l'époque, en énonçant la théorie des quatre causes (matérielle, formelle, motrice, finale).
Dans son Éthique à son fils Nicomaque, celui que l'on a surnommé Le Philosophe distingue trois sortes de vies : « la vie de plaisir, la vie politique et la vie contemplative ». Privilégiant la dernière, Aristote en